NAZIM HIKMET
POETE MILITANT
TURC
Nazım Hikmet
Poète
Nazım Hikmet, poète turc, puis citoyen polonais, longtemps exilé à l'étranger pour avoir été membre du Parti communiste turc. Son grand-père paternel, Nâzim Pacha, était le gouverneur de Salonique, libéral et poète. Wikipedia
Nazim Hikmet est l'une des plus importantes figures de la littérature turque du XXe siècle, et l'un des premiers poètes turcs à utiliser des vers plus ou moins libres. Hikmet est devenu, de son vivant, un des poètes turcs les plus connus à l'Ouest et ses travaux ont été rapidement traduits dans différentes langues.
Cependant, dans son propre pays, il fut condamné pour marxisme et demeura en Turquie, même après sa mort, un personnage controversé. Il passa quelque 17 années en prison et baptisa la poésie le plus sanglant des arts.
Ses écrits soulignent la critique sociale et il est le premier écrivain turc à avoir évoqué le génocide arménien. Il proclama au début des années 30 que l'artiste est l'ingénieur de l'âme humaine.
Il est né à Salonique (actuellement en Grèce). Son père, Nazim Hikmet Bey était un fonctionnaire et sa mère, Aisha Dshalila, un peintre. Il était le petit-fils d'un pacha ottoman. Il étudia brièvement au lycée francophone Galatasaray à Istanbul et étudia par la suite même à l'école navale turque — mais fut réformé après son premier embarquement en raison de son état de santé.
Durant la guerre d'indépendance, il rejoignit Atatürk en Anatolie et ensuite travailla comme enseignant à Bolu. Il étudia la sociologie à l'université de Moscou (1921-1928) et devint membre du parti communiste turc dans les années vingt. Après son retour en Turquie en 1928, sans visa, Hikmet écrivit des articles pour des journaux et des périodiques, des scénarios et des pièces.
Il fut condamné à la prison à cause de son retour irrégulier mais bénéficia d'une amnistie générale en 1935. En 1938, il fut condamné à 28 ans et 4 mois de prison pour « activités anti-nazies et anti-franquistes ». Il passa les douze années suivantes en prison, période pendant laquelle il se maria en deuxièmes noces avec Münevver Andaç. Il reçut le prix international de la paix en 1955. Déchu de la nationalité turque, il termina sa vie en exil comme citoyen polonais. Il mourut d'une crise cardiaque à Moscou. (Source Wikipédia)
NAZIM HIKMET : Espoir, Amour et Liberté Vous avez déjà certainement entendu parler d’un grand poète turc nommé Nâzim Hikmet ? Qui est-il ? Sans discuter, il s’agit d’un grand nom de la poésie mondiale. Je n’ai rien trouvé de mieux pour entrer dans le vif du sujet que ce court poème extrait du recueil Il neige dans la nuit paru aux éditions Gallimard. Moi un homme moi Nâzim Hikmet poète turc moi ferveur des pieds à la tête des pieds à la tête combat rien qu’espoir, moi. Ces quelques vers en disent beaucoup sur la personne que fut Nâzim Hikmet. Ferveur, combat, espoir. Trois mots qui frappent. Trois mots clés du poème mais aussi de la vie de Nâzim Hikmet. Trois mots qui soulignent une vie hors du commun entre un élan passionné de liberté pour son pays, de la justice pour son peuple, une implication au sein du parti communiste qu’il n’a cessé d’entretenir suite à son premier séjour à Moscou en 1921 où il est influencé par la révolution russe. Dans ses écrits transpire la critique sociale, les sentiments nationaux et la soif d’un monde meilleur… Pour tout cela, il se bat. Jugé, emprisonné en Turquie pour marxisme, condamné à mort en 1933 pour être finalement gracié, il continue le combat, celui de la justice, de l’espoir, la liberté. En 1938 est condamné à 20 ans de prison suite à un complot, malade, il entame une grève de la faim, soutenue par un comité de soutien formé à Paris par Jean-Paul Sartre, Pablo Picasso et Paul Robeson, qui mènera à sa libération en 1950 (après 10 ans de captivité)… Il échappe à deux tentatives d’assassinat et est convoqué pour effectuer le service militaire à cinquante ans ! Il décide alors de quitter clandestinement la Turquie. Il voyage alors, devient membre actif du Conseil Mondial de la Paix, obtient même le Prix Mondial de la Paix en 1950 (prix partagé avec Pablo Neruda). En 1951 Nâzim Hikmet est déchu de la nationalité turque. Sa vie ? Nâzim Hikmet la résume très certainement mieux que moi dans cette autobiographie que l’on peut lire sur le site de Wikipedia mais aussi dans le superbe ouvrage Nâzim Hikmet, biographie et poèmes. Nâzim Hikmet a écrit la plus grande partie de ses poèmes en prison. Sa poésie se veut essentiellement moderne, nouvelle : « Il était nécessaire d’exprimer les choses nouvelles dans les poèmes. La question de la nouvelle forme compatible avec la nouvelle matière m’a intéressé avant tout, dans cette affaire. J’ai commencé avec la rime. Au lieu de les mettre à la fin du vers, je les ai essayés, à la fin et au début » Mais pour en avoir une idée, l’article propose une analyse des caractéristiques de la poésie de Nâzim Hikmet. De la destruction de la structure traditionnelle du vers aux techniques mixtes, en passant par l’orchestration des mots, l’auteur de cet article donne une bonne vision d’ensemble de cette poésie. Avant de vous quitter, je voulais partager avec vous quelques poèmes… En voici un écrit lors de son emprisonnement en 1948. On y ressent ce besoin, cette soif de liberté, de justice et aussi cette grande humanité qui caractérise Nâzim Hikmet même dans la maladie.
Dans les poèmes en vers libres de Nâzim Hikmet, je suis impressionnée par cet amour pour la vie, le monde, cette force pour avancer, comme la clarté qui s’avance… Par exemple, dans le poème suivant, le monde est beau et pourtant ce poème a été écrit en captivité. Mais il semble nous dire qu’ailleurs est la vie et qu’il faut continuer de se battre pour obtenir justice.
Et on remarque encore dans cet autre poème (et dans beaucoup d’autres) cet amour pour la terre, les choses simples qu’on ne prend peut être pas assez le temps de savourer. De nouveau le combat, la liberté, l’amour sont parties intégrantes de ce poème.
Pourtant dans ses poèmes il y a toujours une part de douleur, de solitude (« ni liberté, ni femme ») mais il semble dépasser tout cela, comme il le dit « être captif, là n’est pas la question… / Il s’agit de ne pas se rendre ». Comme s’il avait souhaité dépasser sa captivité. Une large partie de ses poèmes écrits en prison lui sont inspirés par sa femme Piraye. Ce sont des poèmes lyriques qu’il appelle « poèmes de 21 à 22 heures » car chaque soir il lui écrit des poèmes. C’est une manière pour lui de partager sa vie à travers les barreaux avec sa bien aimée avec qui il entretient par ailleurs une correspondance qui lui permettra d’avoir un soutien moral. Dans ces poèmes à Piraye, on y note aussi l’engagement du poète pour son peuple, pour l’humanité.
Nâzim Hikmet nous quitte un 3 juin 1963 à Moscou. Ses poèmes sont publiés en Turquie en 1964 après 28 années d’interdiction. En 2002 le ministre de l’intérieur en Turquie demande à ce que Nazim Hikmet soit rayé des registres de l’état civil. Le «géant aux yeux bleus » est citoyen polonais même si la Pologne n’aura jamais été pour lui que le pays du refuge, le pays de l’exil, le pays d’adoption, celui qui ne remplacera jamais l’odeur de la terre mère.
Quelques liens : Une biographie, son œuvre, particularités de sa poésie http://fr.wikipedia.org/wiki/Nazim_Hikmet Nâzim Hikmet : une légende de la littérature turque : http://www.bleublancturc.com/TurcsconnusFR/Nazim_Hikmet.htm La turquie efface Nâzim Hikmet : http://www.humanite.presse.fr/journal/2002-03-15/2002-03-15-30514 Quelques livres possédés dans ma bibliothèque: Il neige dans la nuit et autres poèmes, poésie / Gallimard 2002 C’est un dur métier que l’exil, éditions Le temps des cerises 2002 Un étrange voyage, éditions françois Maspero 1980 Nâzim Hikmet, Biographie et poèmes
|
Bonjour,
Merci pour la puissance de ce texte...
Et puisque j'en ai l'occasion, ce matin, merci, vos visites sur mon blog m'ont fait grand plaisir. Petites poésies qui sont tout simplement les bulles de mon âme.
Amicalement
Philippe Dagorne
***
Le cri d'Alep ou le Peuple Syrien abandonné
Combien sont-ils réfugiés dans les caves
À tromper provisoirement la mort
en se promettant une vie meilleure, où leur voix soit entendue
ou en songeant au paradis promis aux martyrs ?
Et ce cinéaste kurde qui vivait à Paris et voulait voler des images à l’anonymat de la grande faucheuse.
Il est parti là-bas muni de l'espoir fou que parfois les images savent atteindre le cœur des hommes.
Certains les appellent des Djihadistes et tremblent pour leur propre liberté d’opinion et pour les femmes qui sont traitées comme moins que rien par une masculinité égarée.
D’autres défendent tout simplement un même droit des gens pour tous les êtres sur la Planète
Pourquoi être né Arabe, Juif, Kurde ou noir, devrait-il à jamais vous rendre la vie plus précaire et vous priver du Droit de choisir vos gouvernants ?
Il fut un temps où des évêques catholiques bénissaient les armes des troupes de Franco et appelaient à libérer l’Espagne des «rouges».
Durant ce temps Orwell, Hemingway et bien d’autres quittèrent leur quiétude pour défendre l’Humanisme et l’Humanité aux prises avec les cris du «Viva la Muerte» des fascistes.
Que l’on m’explique, aujourd’hui pourquoi, la circonstance de naître dans le croissant fertile devrait vous valoir la servitude à vie ?
Et de vivre dans le servage de régimes militaires et de tyrans corrompus ?
La question de la Religion ne masque-t-elle pas une comptabilité inégalitaire et sordide des hommes ?
Là, en terre d’Islam, vous seriez condamnés à courber le dos entre le bâton et les balles du policier ou la vision et les sermons réducteurs des théocrates et de ceux qui osent se nommer : «Le parti de Dieu» ?
Qui ose ainsi trancher dans l’Humain et réduire le besoin et le souffle des Libertés à certains Peuples ; blancs et riches, de préférence ?
Allons mes ami(e)s, n’oublions pas le message universel des Hume, Paine, Voltaire qui permit à nos anciens de prendre les Bastilles.
Le Droit à la vie et à la liberté n’est pas d’un continent, ni d’une couleur de peau, ni d’une religion ; il est Universel comme le sourire du jeune enfant à sa mère.
Assez de discriminations et d’hypocrisies ; dénonçons l’imposture des tyrans et les veules par trop intéressés qui nous voudraient taisant et tranquilles.
Il est un Monde nouveau qui ne demande qu’à grandir et à vivre si bien sûr, on ne le tue pas avant ou si on ne lui met pas le bâillon.
Ami(e)s ne te fait pas dicter ta conduite par ceux qui sont payés pour écrire que l’ordre immuable doit toujours se perpétuer.
Ose ouvrir les yeux même aux spectacles les plus insoutenables et entendre ce long chœur de gémissements qui est l'Humanité souffrante dont tu fais intrinsèquement partie toi-même, avec les mêmes droits et devoirs.
C’est l’Humanité souffrante qui frappe, devant l’écran de ton téléviseur quand ta journée de travail finie tu t’assoupis et il est trop facile et fallacieux de te dire que des spécialistes vont régler les problèmes à ta place.
Hélas si tous raisonnent ainsi ; rien ne bougera et les Tyrans succéderont aux Tyrans comme les malédictions de Job.
Peut-être ta faible voix comme celle du rouge-gorge doit se mêler à la symphonie du Monde pour qu'enfin puissent tomber les préjugés entre les êtres et les murailles de Jéricho ?
Paul d’Aubin (Paul Arrighi) Toulouse ; Historien, Homme de Lettres et Poète- Toulouse le mardi 17 septembre 2013