La complainte du Partisan : Emmanuel D'Astier de la Vigerie et Anna Marly
Emmanuel d'Astier de La Vigerie, né le 6 janvier 1900 et mort le 12 juin 1969 à Paris, est un écrivain, journaliste et homme politique français.
Grand résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, il fonde le mouvement de résistance Libération-Sud et le journal Libération, puis devient, en novembre 1943 et jusqu'en septembre 1944, Commissaire à l'Intérieur de la France libre.
Il est l'auteur de la chanson la Complainte du partisan écrite à Londres en 1943.
Après-guerre, il sera l'un des "compagnons de route" du PCF, puis un gaulliste de gauche.
Il est Compagnon de la Libération.
Anna Marly, de son vrai nom Anna Betoulinsky (en russe, Анна Юрьевна Бетулинская), est une chanteuse
et guitariste française d'origine russe née le 30 octobre 1917 à Pétrograd et morte le 15 février 2006 à Palmer (Alaska). Elle a composé, à la guitare, la musique du Chant des partisans, ainsi que les paroles originales russes.
Née durant la Révolution russe au cours de laquelle son père fut fusillé, Anna Betoulinsky quitte la Russie pour la France au début des années 1920 avec sa mère, sa sœur et sa gouvernante. À l'âge de treize ans, cette dernière lui offre une guitare dont elle ne se séparera jamais et qui va bouleverser sa vie.
Anna Marly compose près de 300 autres chansons dont La Complainte du partisan, sur un texte d'Emmanuel d'Astier de la Vigerie reprise par Joan Baez et Leonard Cohen (The Partisan) et Une chanson à trois temps pour Édith Piaf.
Paroles originales de La Complainte du Partisan en français :
L’ennemi était chez moi
On m’a dit résigne toi
Mais je n’ai pas pu
Et j’ai repris mon arme.
Personne ne m’a demandé
D’où je viens et où je vais
Vous qui le savez
Effacez mon passage.
J’ai changé cent fois de nom
J’ai perdu femme et enfants
Mais j’ai tant d’amis
J’ai la France entière.
Un vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a cachés
Les soldats l’ont pris
Il est mort sans surprise.
Hier encore nous étions trois
Il ne reste plus que moi
Et je tourne en rond
Dans la prison des frontières.
Le vent passe sur les tombes
La liberté reviendra
On nous oubliera
Nous rentrerons dans l’ombre
Paroles de la version bilingue de Leonard Cohen, reprise par 16 Horsepower et Bertrand Cantat :
When they poured across the border
I was cautioned to surrender,
this I could not do;
I took my gun and vanished.
I have changed my name so often,
I’ve lost my wife and children but
I have many friends, and some of them are with me.
An old woman gave us shelter,
Kept us hidden in the garret,
then the soldiers came;
she died without a whisper.
There were three of us this morning
I’m the only one this evening
but I must go on;
the frontiers are my prison.
Oh, the wind, the wind is blowing,
through the graves the wind is blowing,
freedom soon will come;
then we’ll come from the shadows.